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Introduction au site de Pierre Lekeux

Connaissez-vous cet homme? Disparu depuis le mercredi 6 février 2008. Certaines informations nous ont été fournies par le psychiatre de l'hôpital où il séjournait. Il serait armé, un calibre 35 mn. Des douilles ont été retrouvées lors de son implication dans un homicide... déclaré non coupable, il fut interné pour alcoolisme. Vu pour la dernière fois en Belgique, en région Bruxelloise.... Se déplace rapidement, il aurait été vu dans le Sud de la France il y a quelques jours... Cet homme peut prendre de mutiples visages, très habile en déguisement. Dans une vie antérieure, il se fit passer pour un prêtre, pour un producteur de cinéma, pour un inspecteur de police, pour un comédien, et même pour un politicien... On peut le voir dans les bars et cafés de nuit. Joue au carte et fréquente certaines tables de jeu. Dort la journée, il vit surtout la nuit, son ombre plâne sur les mur de la ville, dans les quartiers glauques où il se réfugie... Serait-ce un monstre ? Un Maudit? Des fragments de sa vie ont été filmés: Une bagarre avec un agent des forces de l'ordre, filmée par un témoin avec son portable. Une caméra de surveillance dans un hôtel. Des enregistrements de scéances chez son psychiatre. CET HOMME EST DANGEREUX. Tout signalement de votre part , nous aiderait à lui mettre la main dessus, envoyez-nous aussi, si possible, des photos faites avec votre portable... SIGNALEZ LE NOUS? SI VOUS L'APERCEVEZ, MERCI...

"Combat avec l'ange" De Marian Handwerker

"Combat avec l'ange" De Marian Handwerker

"Combat avec l'ange" - Synopsis


« COMBAT AVEC L’ANGE »

Lambert Desmet, un flic raté, échoué dans l’alcool comme on échoue sur un bout de bois flottant en plein cœur de l’océan. Alors qu’il ressort d’une cure de désintoxication à la suite d’une bavure (au cours d’une intervention musclée, d’une balle perdue il a tué une fillette marocaine dans la rue), Lambert revient dans la ville, tente de retrouver ses repères, de regagner ses fonctions, son foyer, son statut et son honneur d’homme dans tous les sens du terme. Mais les portes sont désormais toutes refermées, et les dés semblent jetés ad vitam eternam. Partagé entre amours impossibles, actes irréversibles, précarité financière, frustrations sociales, il tente la dernière chose qui lui tient à cœur en ce monde, tant en quête de rédemption que d’amour : reconquérir le cœur de son fils, qui ignore jusqu’à l’identité de son père. Débute alors une rencontre faite de petites touches souvent maladroites, de violence désespérée, de peine exsudée à coups de larmes tantôt versées tantôt contenues. En parallèle, c’est aussi l’histoire de cet enfant, Léo qui, amoureux d’une fille qui a été enlevée pour être mariée de force dans son pays d’origine, a décidé de partir à sa recherche afin de la sauver, à l’instar de quelque noble chevalier des temps modernes. Un homme, un enfant, que tout sépare et que tout unit. C’est ici la rencontre de deux drames humains ; la confrontation de deux déroutes, de deux êtres en manque. La rencontre de deux individus qui étaient faits pour se rencontrer. Un père et un fils au cœur d’une ville où l’avenir peine à se frayer un chemin entre les tentacules du passé. Mais les sentiments les plus simples sont toujours les plus forts.


Daphnis Boelens, février 2008.

Extrait du journal intime de René Dauby -Producteur de "Combat avec l'ange "

Dans cette optique nous envisageons , au travers d'une fiction, d'imaginer Bruxelles autrement , sous forme de chronique, de montrer comment la ville change et comment les gens vivent ce bouleversement de société.

Léo aime Leila ,et tous ces personnages aiment l'inaccessible étoile,alors que le bonheur est peut-être tout simplement au coin de la petite rue .C'est aussi raconter l'éclatement de la famille, des cultures qui s'entrecroisent tant bien que mal mais constituent une réalité certaine:la difficulté d'aimer:"l'amour finit toujours par pâlir "comme dit un personnage dans le film . Un autre regard sur l'autre avec lequel il faut vivre bien.

C'est aussi l'histoire d'un homme en perdition (Lambert -rôle tenu par Pierre Lekeux )qui fait le constat de sa vie cassée,broyé par l'incompréhension du changement. C'est Marmeladow de Dostoïevski à Bruxelles . Il touchera le fond de l'ignoble et du désespoir pour enfin trouver la rédemption dans l'amour qui finira par triompher grâce à l'innocence et l'obtination de l'enfance .

Un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé et soutenu dans ce projet qui , nous l'espèrons restera une expèrience constructice pour ces jeunes en quête de reconnaissance de leur talent et prouver ainsi que nous devons garder espoir dans cette jeunesse qui ne demande que de la confiance et des moyens pour nous le faire savoir .

René Dauby .

Producteur du combat avec l'ange




Extrait du journal :" Le soir" :" Réalisateur cherche distributeur"


extrait du magazine Cinergie :"combat avec l'ange "

Le retour de Marian Handwerker

2008-03-01

Cette critique est parue dans le Webzine n°125

Retour au cinéma social.

Depuis 38 ans, Marian Handwerker est un cinéaste résistant. Pas question pour lui de faire œuvre de cinéma si ce qu’il réalise n'est pas pour se faire le témoin des conditions de vie de ses contemporains. Sans position idéologique affirmée, mais comme un témoignage qui interpelle, interroge et dénonce. Au début des années 90, le succès de
Marie, et la vague d’intérêt suscitée par Pure Fiction lui ouvraient pourtant d'autres portes. Mais plutôt que de céder aux sirènes commerciales, il préfère continuer son travail en prise directe avec la réalité.
Au tournant des années 2000, le réalisateur belge s’installe dans le quartier Marconi, entre Forest et Saint-Gilles et découvre une vie locale intense qui lui donne envie de s’engager, caméra à la main, aux côtés des habitants, et notamment des jeunes qui font vivre leurs maisons de quartier.
En 2003, il présente le premier volet d’une chronique bruxelloise (
Qu’elle est jolie notre petite rue), écrite et tournée avec l’association Atout-projet. Lily (voir chronique dans notre numéro 75), une version maroxelloise de Chacun cherche son chat, le conforte dans son envie de tourner dans sa rue car, dit-il, "Montrer sa rue c’est aussi montrer le monde". Au départ d’éléments de la vie de tous les jours, il concocte, avec sa scénariste Corinne Behin, l’histoire à laquelle il met aujourd’hui la touche finale : Le retour.

Pendant plusieurs années, dans des conditions financières plus que précaires, Handwerker, son équipe et ses voisins se sont battus avec acharnement pour tourner in vivo cette histoire qui plonge au cœur de la fragilité humaine, et confronte son public à des questions malheureusement très actuelles. Comment devient-on SDF ?

C’est quoi, au fond, le racisme ordinaire ? Dopé par l’engagement des habitants du quartier qui lui font la confiance de croire en son idée, Handwerker se lance, à corps perdu, dans l’aventure.
"Ces gens", se dit-il, "ont le droit de voir un jour le résultat de leur travail, de leurs rêves, de leurs espoirs dans une vraie salle, sur un vrai écran de cinéma". Et même si l’heure n’est vraiment pas à l’exploitation en salles de ce genre de film, il s’accroche, activement soutenu par quelques fidèles, comme son producteur, Gérald Frydman, la cheville ouvrière de l’atelier Alfred, ou encore Pierre Lekeux, son comédien principal. D’abord intitulé Le combat contre l’ange, puis On est tous lents à ouvrir les yeux, le film connaît plusieurs versions de travail avant de trouver sa forme et son nom actuels. Il est en phase finale de mixage, et devrait être achevé, si tout va bien, à l’heure où nous publions ces lignes.

Le retour dont il est question ici, c’est celui de Lambert Desmet, un ancien flic renvoyé après une bavure (au cours d’une chasse à l’homme, il a abattu une gamine, par erreur, avec trois grammes d’alcool dans le sang). Après un an de cure de désintoxication en asile psychiatrique, il revient sur le lieu de ses "exploits", dans le quartier où il a vécu toute sa vie avec l’intention de "rattraper le temps perdu" et peut-être d’ "effacer l’ardoise". La chose est évidemment plus facile à dire qu’à faire. Il tente, sans succès, de se rapprocher de son ex petite amie, Anne, et du fils qu’ils ont eu ensemble il y a douze ans et qu’il n’a jamais voulu reconnaître : le petit Léo. De plus en plus mal à l’aise chez lui, entre une mère qui l’aime mais ne le comprend plus, et le compagnon actuel de celle-ci qui cherche à l’évincer afin d’avoir Anne pour lui seul, le gamin ne rêve que de partir au Maroc pour y sauver Leïla, son grand amour que son père a ramené au pays pour l’y marier. Pendant que, petit à petit, tout se déglingue dans la vie de Lambert, un lent travail d’apprivoisement mutuel commence entre lui et ce fils, peut-être sa dernière chance de ne pas moisir au fond du trou.

Sombre, crépusculaire, oppressante, l’atmosphère du film reflète le monde qu’il explore : impitoyable pour les faibles et les déshérités, où les étincelles d’humanité et de solidarité sont de plus en plus difficiles à discerner pour celui qui se clochardise lentement, poussé par les blessures de la vie. Hommes et femmes sont faibles, victimes de leur environnement. Seuls les enfants et les jeunes, encore indemnes de ce climat de désenchantement général, conservent une pureté qui réveille une étincelle d’espoir.

Malgré cela, cette vision, reflet de l’intention du réalisateur de témoigner de l’état de marasme d’un contrat social où les mécanismes de solidarité sont totalement déglingués, avec un personnage principal qui personnifie cette société désespérée pour laquelle, comme le dit Lambert, "C’est fini les beaux jours", n’incite guère à l’optimisme : on ressort de la vision du film avec comme un goût de cendres dans la bouche.

Mais, on l’aura compris, ce qui importe aux yeux du réalisateur, c’est le travail sur le matériau humain, qui associe à son œuvre de cinéaste ceux qui sont les principaux personnages de ses histoires. Le film est marqué par cet aspect de création collective ou, à tout le moins, par la place que le réalisateur entend laisser à ses partenaires : les habitants, et surtout les jeunes de la maison de quartier Marconi, où Marian avait commencé par animer un atelier cinéma. Si le prix à payer est un certain manque de subtilité d’écriture, de finesse de jeu, un côté rugueux, brut de décoffrage auquel on n’est plus trop habitué aujourd’hui, l’enthousiasme et l’implication que tous y ont mis compensent largement. Certains jeunes comédiens livrent des interprétations impressionnantes : Maroua Sebahi (qui fait également partie de l'équipe de l'émission Coup de pouce, produite par le CVB et diffusé sur Télé Bruxelles), Hicham Boujraf, Medhi Amraoui, Abdel Assaidi, sans oublier, bien sûr, Amaury Smet qui campe un Léo plein de vie, de révolte et de rage. Toute cette petite troupe se positionne sans complexe face à des comédiens professionnels de l’envergure de Pierre Lekeux (qui, en Lambert Desmet, porte sur son visage et ses épaules tout le poids de sa culpabilité et mêle résignation et détermination), Philippe Résimont (dans un rôle de brute épaisse où il peut donner toute la mesure de sa présence physique), ou Christian Crahay (inattendu en cafetier sympathique mais peu impliqué), pour ne citer que les principaux. Cette qualité d’interprétation est encore mise en valeur par une caméra incisive, très physique, qui colle aux personnages dans les moments de grande tension, mais sait aussi se faire discrète, voire pudique lorsque la situation l’exige. La musique, très expressive et les décors naturels qui montrent Bruxelles telle qu’elle est avec ses blessures, mais aussi ses surprenants élans de générosité urbanistique, constituent deux autres atouts de ce film.
On ne peut que sincèrement lui souhaiter de trouver le public que mérite la générosité de tous ceux qui ont su donner corps à ce projet atypique, courageux et, incontestablement vivant.

Marceau Verhaeghe

Lien officiel du film : "Combat avec l'Ange"

http://www.myspace.com/chroniquesbruxelloises

Extrait du dossier de presse de Luc honorez pour Cannes 2008 :"Combat avec l'ange" de Marian Handwerker

PITCH

EN SURFACE…


Bruxelles la nuit. Bruxelles le décor. Bruxelles comme un grand corps qui avale, mélange, digère la chair et l’esprit de ses habitants venus d’ici et d’ailleurs… Lambert Desmet, policier déchu parce qu’il a tué, sans le vouloir, un jeune du quartier d’origine maghrébine, pense qu’il peut réparer son destin en intervenant dans celui des autres. Mais qui s’intéresse encore à cet être en pleine déchéance plus îvre de chagrin que d’alcool ? Amour, solidarité, entraide sont abîmés par la technisation de la vie, le bouleversement des grandes métropoles.
Lambert avance, recule, erre, touche le fond. Jusqu’à ce qu’une main d’enfant, son enfant, lui tend la main et lui demande de l’aider à réaliser son rêve : retrouver au Maroc la jeune adolescente qu’il aime…
… ET EN PROFONDEUR
Un enfant qui rêve. Un adulte qui ne rêve plus. Une ville, Bruxelles, dont les rues, les maisons, les habitants superposent les rêves du passé sublimé et ceux d’un futur incertain. Hier : solidarité. Aujourd’hui : chacun pour soi. C’est faux mais c’est ainsi que le temps de vivre apparaît dans nos fantasmes.
L’adulte est une masse. Une densité de chagrins. Sa force et ses sentiments semblent lui couler des yeux et des pores de son corps. Il a le cœur gros. De chagrin. D’alcool. De solitude. De « pas de chance ».
L’enfant est léger. Léger d’un premier amour, une fille de l’immigration repartie au Maroc où il veut la rejoindre par tous les moyens.
L’adulte et l’enfant sont père et fils. Famille décomposée, la mère vit avec un autre homme. Ville décomposée aussi. Quartiers de pauvres, quartiers de riches. Natifs et immigrés qui ne veulent pas encore croire qu’ils ne sont que les pièces d’un même tissu urbain à venir. Nul ne tourne le dos à ses semblables sans représailles : l’humanité, est une armée trop disciplinée pour offrir la moindre compassion à ses déserteurs.
L’adulte s’appelle Lambert. Comme votre voisin, votre cousin ou une connaissance de bistrot. C’est un policier déchu parce qu’il a tué sans le vouloir un jeune du quartier, Malika, au cours d’une intervention musclée.
Hôpital, prison. Il est libre mais son avenir est resté derrière les barreaux. Il n’a plus foi en lui et son foie luit des excès alcoolisés. Il ne s’aime pas, ce qui le condamne à ne pas être aimé. Il est le raciste de lui-même, ce qui conduit souvent au racisme envers les autres.
Il a un revolver dans son tiroir. Il s’en sert parfois. Pour arranger les affaires de cœur de sa sœur. Pour se donner l’impression d’exister, pour bander une arme au poing et camoufler qu’il n’a même plus le désir de coucher avec une femme qui s’offre pourtant sincèrement.
Il est comme un tramway vide sous les néons de la nuit citadine. Pataud, brinquebalant, ne trouvant plus ses rails et cherchant le signal d’alarme. Alors, il erre. Il va, il vient.
Scènes mélancoliques, scènes dôles parfois. La nuit est son amie et son ennemie, un verre de bière sa poésie et une mer démontée de larmes dans laquelle il se laisse couler. Tchao, Lambert ! Bruxelles n’est pas si loin de Pantin. Ici et maintenant, qui sont la chair de cette histoire, sont aussi ailleurs.
Des Lambert, on en trouve partout. On les oublie, donc ils s’oublient. Et on a tort car de nous à Lambert ne nous sépare qu’une éjaculation malheureuse du destin.
Il y a encore quelques plumes d’ange dans Lambert. Il aimerait aider, réparer des vies qu’il croise. Mais l’ange finit toujours sous les coups des démons de cet homme qui connaît l’enfer parce que les Autres ne lui tendent pas l’envers de la main.
Son chemin, cependant, croise celui de l’enfant. Son enfant. Enfin, peut-être… Et l’enfant, fort de son rêve marocain, va souffler sur les plumes. Le relever de la déchéance, et qui sait ? La suite de nos vies marchent toujours sur le fil du rasoir…

HANDWERKER : LE REEL DANS LE MIROIR DE LA FICTION

Depuis 35 ans et son premier long métrage « La cage aux Ours », le cinéaste Marian Handwerker , belge originaire de Talde Kurgan (ex-URSS), utilise le réel comme matériel de ses fictions.
La soixantaine abordée, Marian reste un jeune cinéaste de fougue, de colères et de solidarité à découvrir ou à redécouvrir.
Il a traversé le 7è art belge en franc-tireur. S’embusquant souvent dans des quartiers de Bruxelles (Schaerbeek dans « La Cage aux Ours », Saint-Gilles dans « Combat avec l’Ange ») pour saisir la vérité de ses contemporains et tenter de comprendre comment d’humbles destins sont pris, sans le savoir, dans la mécanique froide de la marche du monde qui arpente cyniquement nos artères, celles du corps et celles des cités, en les transformant.
Toujours sur le tranchant de sa sensibilité, lecteur boulimique d’écrits qui pourraient lui donner la clé de la logique humaine, à la fois aventurier d’un art sans peur et habité de doutes sur lui-même, il crée des personnages pour découvrir qui il est. Et par là qui nous sommes… Et cela donne de sacrées bonnes histoires.
Une enquête qui le transforme en une sorte de commissaire Adamsberg, héros cyclothymique des polars de Fred Vargas, qui mène son propre interrogatoire en compagnie de ses contemporains.
Handwerker est arrivé trop tôt dans le cinéma belge. En 1973, sa « Cage aux Ours », récit d’un petit commerçant menacé par l’arrivée des super-marchés, n’est pas dans le courant habituel des films oniriques de l’époque et est trop rapidement classé dans la vague « contestataire » de l’époque qui énerve la classe moyenne de notre pays de consensus.
Cette classification occulte les qualités de sa mise en scène : fluidité, ruptures de rythmes, transformation d’une ville en personnage (le cœur des cités bat toujours dans l’œuvre de Marian et donne le « la » aux cœurs de chair) , empathie d’une narration qui ne juge pas ses protagonistes, émotions d’une caméra qui se met dans le corps des autres…
… Si ce film était sorti 25 ans plus tard, Handwerker aurait le même statut que les frères Dardenne. Mais est-ce vraiment important ? Handwerker fut et est un « radar », celui qui, en regardeur des gens qu’il côtoie, les cassés plus que les classés, nous dit ce que sera demain, ce qu’on ne voit pas à l’œil nu, ce qu’il y a derrière les apparences.
A la fois raconteur du réel et conteur de fictions, ces techniques se mariant sans artifice, il mélange intuitivement ces deux talents pour affirmer, film après film, que tout humain a droit à la rédemption, à un deuxième souffle (comme la jeune paumée de « Marie », un des meilleurs rôles de Marie Gillain, qui se sauve en aidant un enfant).
Captant des brides de « vrai », jouant d’une atmosphère qui rappelle les faux films « noirs » de Nicholas Ray («Les anges de la nuit »), Handwerker filme des « road movies » dont les chemins sont autant dans les paysages que dans la chair, l’esprit et le cœur de ses personnages. D’où une densité d’actions et de réflexions qui hantent longtemps après sa vision.
Se perdant ou se trouvant sur ces routes d’images, Handwerker est en quête du sens de nos existences et parfois il le trouve. Et s’il ne le trouve pas, sa narration, qui n’exclut pas le pittoresque à condition qu’il soit de la vérité et non du folklore, passionne grâce à ses temps forts et à l’émotion que dégagent ses « héros » dans la ville où ils cherchent un « toit » et un « toi ».
Auteur d’un grand nombre de fictions, de documentaires et de téléfilms (« Le voyage d’hiver », « Pure fiction », « Auchwitz : un voyage d’affaires » , « L’enfant de la nuit » et, bientôt, « Avec le temps », un adaptation du roman éponyme de Marc Uytendaele), porté par la liberté que donnent les caméras digitales, Handwerker continuera être le « détective derrière l’objectif »…
Celui qui sait et veut comprendre pourquoi… Pourquoi, qui que nous soyons, atteignons-nous, conscients ou contraints, une telle maîtrise de stratégies de camouflage pour que notre propre histoire prenne l’apparence de miroirs judicieusement placés qui permettent de cacher notre vrai « moi » à nous-mêmes et aux autres.

Luc Honorez